试译:瓦雷里《天使》
天使
一种天使曾经坐在泉水边。他照自己,看见了“人”,于是落下泪,因为这无限忧郁所困的猎物从赤裸的水波中映现,他诧异至极。
(或者,如果乐意,可以说有一种以“人”为形的“忧郁”,在澄天寻不见自己的动机。)
那属于他的面孔,流露其中的痛苦,对他似乎绝然陌生。那么愁惨的现象徒劳地吸引着,考验着,质问着他卓然纯粹的精神实质。
——“哦,我的‘苦楚’,”他说,“对我你是什么?”
他试着对自己微笑:他哭了。这面容的不忠模糊了完善的智慧;他所照鉴的如此异样之风仪,他的面庞上出乎意料的情感,它们的与他明晰知觉之普遍性相参差的表露,神秘地刺伤了其中的统一。
——“我没有理由哭,”他说,“甚至,不可能有。”
在他永恒的等待之光中,“理智”的“运动”发现,一个生疏的问题悬置了它的无可挑剔的驾驭,因为在我们不精确的天性中激起痛苦的东西,只从绝对本质中产生一个问题;——此时,对我们,一切问题是或将是痛苦。
——“那自爱到自虐地步的人是谁呢?”他说。“我理解一切;然而,我洞悉我在受苦。这面容是我的面容;这泪,我的泪...然而,难道我不是透明之潜能,从中这面容,这泪珠,它们的动机,将动机消解之物,只是难以察觉的绵延时间之颗粒?”
但是这些思绪枉然地在整个思想疆域发生、蔓延,相似处的应合,反差处的揭示与化解,明晰之奇迹源源不断的实现,所有的“观念”交相辉映犹如合一感知力之冠上的瑰宝,这一切皆属枉然,而一类苦之中无物在他看来不露缺陷,无物能对这困境之相,这透过泪水所窥的泪水提供解释。
——“我纯粹的存在,”他说,“不费吹灰之力耗尽所有造物又不受它们影响与歪曲的‘智慧’,并不能从这张载哭的脸,从双眼认出自己,谱写双目的光线似乎被急匆匆的潸流软化了。”
——“这属于我、来自我的漂亮的泪人儿怎么会煎熬至此,既然最终我看穿他的一切(因为我是万物的感知力),而人只因不知道某物而受苦?
“哦我的惊愕,”他说,“魅惑又愁闷的脸,光线之外另有它物吗?”
而他自我质疑于他卓然纯粹的精神实质之世界,这世界中一切观念彼此之间,与他自己之间,都间隔相等地存在着,而且陷入它们的和谐之登峰造极,应合之迅捷,可以说他会消散,而体系,闪烁如一只冠冕,出于观念同时具有的必然性,会在它崇高的圆满中通过自身而留存。
在一种永恒之中,他不断地认知,不断地迷惑不解。
一九四五年五月
原文:
L’Ange
Une manière d’ange était assis sur le bord d’une fontaine. Il s’y mirait, et se voyait Homme, et en larmes, et il s’étonnait à l’extrême de s’apparaître dans l’onde nue cette proie d’une tristesse infinie.
(Ou si l’on veut, il y avait une Tristesse en forme d’Homme qui ne se trouvait pas sa cause dans le ciel clair.)
La figure qui était sienne, la douleur qui s’y peignait, lui semblaient tout étrangères. Une apparence si misérable intéressait, exerçait, interrogeait en vain sa substance spirituelle merveilleusement pure.
--- « Ô mon Mal, disait-il, que m'êtes-vous ? »
Il essayait de se sourire : il se pleurait. Cette infidélité de son visage confondait son intelligence parfaite; et cet air si particulier qu’il observait, une affection si accidentelle de ses traits, leur expression tellement inégale à l’universalité de sa connaissance limpide, en blessaient mystérieusement l’unité.
--- « Je n’ai pas sujet de pleurer, disait-il, et même, je ne puis en avoir. »
Le Mouvent de sa Raison dans sa lumière d’éternelle attente trouvait une question inconnue suspendre son opération infaillible, car ce qui cause la douleur dans nos natures inexactes ne fait naître qu’une question chez les essences absolues ;---cependant que, pour nous, toute question est ou sera douleur.
---« Qui donc est celui-ci qui s’aime tant qu’il se tourmente? disait-il.Je comprends toute chose ; et poutant, je vois bien que je souffre. Ce visage est bien mon visage; ces pleurs, mes pleurs...Et pourtant, ne suis-je pas cette puissance de qui ce visage et ces pleurs, et leur cause, et ce qui dissiperait cette cause, ne sont que d’imperceptibles grains de durée ? »
Mais ces pensées avaient beau se produire et propager dans toute la plénitude de la sphère de la pensée, les similitudes se répondre, les contrastes se déclarer et se résoudre, et le miracle de la clarté incessamment s’accomplir, et toutes les Idées étinceler à la lueur de chacune d’entre elles, comme les joyaux qu’elles sont de la couronne de la connaissance unitive, rien toutefois qui fût de l’espèce d’un mal ne paraissait à son regard sans défaut, rien par quoi s’expliquât ce visage de détresse et ces larmes qu’il lui voyait à travers les larmes.
---« Ce que je suis de pur, disait-il, Intelligence qui consume sans effort toute chose créée, sans qu’aucune en retour ne l’affecte ni ne l’altère, ne peut point se reconnaître dans ce visage poteur de pleurs, dans ces yeux dont la lumière qui les compose est comme attendrie par l’humide imminence de leurs larmes. »
---« Et comment se peut-il que pâtisse à ce point ce bel éploré qui est à moi, et qui est de moi, puisqu'enfin je vois tout ce qu'il est, car je suis connaissance de toute chose, et que l’on ne peut souffrir que pour en ignorer quelque’une ?
« Ô mon étonnement, disait-il, Tête charmante et triste, il y a donc autre chose que la lumière ? »
Et il s'interrogeait dans l'univers de sa substance spirituelle merveilleusement pure, où toutes les idées vivaient également distantes entre elles et de lui-même, et dans une telle perfection de leur harmonie et promptitude de leurs correspondances, qu'on eût dit qu'il eût pu s'évanouir, et le système, étincelant comme un diadème, de leur nécessité simultanée subsister par soi seul dans sa sublime plénitude.
Et pendant une éternité, il ne cessa de connaître et de ne pas comprendre.
Mai 1945.
一种天使曾经坐在泉水边。他照自己,看见了“人”,于是落下泪,因为这无限忧郁所困的猎物从赤裸的水波中映现,他诧异至极。
(或者,如果乐意,可以说有一种以“人”为形的“忧郁”,在澄天寻不见自己的动机。)
那属于他的面孔,流露其中的痛苦,对他似乎绝然陌生。那么愁惨的现象徒劳地吸引着,考验着,质问着他卓然纯粹的精神实质。
——“哦,我的‘苦楚’,”他说,“对我你是什么?”
他试着对自己微笑:他哭了。这面容的不忠模糊了完善的智慧;他所照鉴的如此异样之风仪,他的面庞上出乎意料的情感,它们的与他明晰知觉之普遍性相参差的表露,神秘地刺伤了其中的统一。
——“我没有理由哭,”他说,“甚至,不可能有。”
在他永恒的等待之光中,“理智”的“运动”发现,一个生疏的问题悬置了它的无可挑剔的驾驭,因为在我们不精确的天性中激起痛苦的东西,只从绝对本质中产生一个问题;——此时,对我们,一切问题是或将是痛苦。
——“那自爱到自虐地步的人是谁呢?”他说。“我理解一切;然而,我洞悉我在受苦。这面容是我的面容;这泪,我的泪...然而,难道我不是透明之潜能,从中这面容,这泪珠,它们的动机,将动机消解之物,只是难以察觉的绵延时间之颗粒?”
但是这些思绪枉然地在整个思想疆域发生、蔓延,相似处的应合,反差处的揭示与化解,明晰之奇迹源源不断的实现,所有的“观念”交相辉映犹如合一感知力之冠上的瑰宝,这一切皆属枉然,而一类苦之中无物在他看来不露缺陷,无物能对这困境之相,这透过泪水所窥的泪水提供解释。
——“我纯粹的存在,”他说,“不费吹灰之力耗尽所有造物又不受它们影响与歪曲的‘智慧’,并不能从这张载哭的脸,从双眼认出自己,谱写双目的光线似乎被急匆匆的潸流软化了。”
——“这属于我、来自我的漂亮的泪人儿怎么会煎熬至此,既然最终我看穿他的一切(因为我是万物的感知力),而人只因不知道某物而受苦?
“哦我的惊愕,”他说,“魅惑又愁闷的脸,光线之外另有它物吗?”
而他自我质疑于他卓然纯粹的精神实质之世界,这世界中一切观念彼此之间,与他自己之间,都间隔相等地存在着,而且陷入它们的和谐之登峰造极,应合之迅捷,可以说他会消散,而体系,闪烁如一只冠冕,出于观念同时具有的必然性,会在它崇高的圆满中通过自身而留存。
在一种永恒之中,他不断地认知,不断地迷惑不解。
一九四五年五月
原文:
L’Ange
Une manière d’ange était assis sur le bord d’une fontaine. Il s’y mirait, et se voyait Homme, et en larmes, et il s’étonnait à l’extrême de s’apparaître dans l’onde nue cette proie d’une tristesse infinie.
(Ou si l’on veut, il y avait une Tristesse en forme d’Homme qui ne se trouvait pas sa cause dans le ciel clair.)
La figure qui était sienne, la douleur qui s’y peignait, lui semblaient tout étrangères. Une apparence si misérable intéressait, exerçait, interrogeait en vain sa substance spirituelle merveilleusement pure.
--- « Ô mon Mal, disait-il, que m'êtes-vous ? »
Il essayait de se sourire : il se pleurait. Cette infidélité de son visage confondait son intelligence parfaite; et cet air si particulier qu’il observait, une affection si accidentelle de ses traits, leur expression tellement inégale à l’universalité de sa connaissance limpide, en blessaient mystérieusement l’unité.
--- « Je n’ai pas sujet de pleurer, disait-il, et même, je ne puis en avoir. »
Le Mouvent de sa Raison dans sa lumière d’éternelle attente trouvait une question inconnue suspendre son opération infaillible, car ce qui cause la douleur dans nos natures inexactes ne fait naître qu’une question chez les essences absolues ;---cependant que, pour nous, toute question est ou sera douleur.
---« Qui donc est celui-ci qui s’aime tant qu’il se tourmente? disait-il.Je comprends toute chose ; et poutant, je vois bien que je souffre. Ce visage est bien mon visage; ces pleurs, mes pleurs...Et pourtant, ne suis-je pas cette puissance de qui ce visage et ces pleurs, et leur cause, et ce qui dissiperait cette cause, ne sont que d’imperceptibles grains de durée ? »
Mais ces pensées avaient beau se produire et propager dans toute la plénitude de la sphère de la pensée, les similitudes se répondre, les contrastes se déclarer et se résoudre, et le miracle de la clarté incessamment s’accomplir, et toutes les Idées étinceler à la lueur de chacune d’entre elles, comme les joyaux qu’elles sont de la couronne de la connaissance unitive, rien toutefois qui fût de l’espèce d’un mal ne paraissait à son regard sans défaut, rien par quoi s’expliquât ce visage de détresse et ces larmes qu’il lui voyait à travers les larmes.
---« Ce que je suis de pur, disait-il, Intelligence qui consume sans effort toute chose créée, sans qu’aucune en retour ne l’affecte ni ne l’altère, ne peut point se reconnaître dans ce visage poteur de pleurs, dans ces yeux dont la lumière qui les compose est comme attendrie par l’humide imminence de leurs larmes. »
---« Et comment se peut-il que pâtisse à ce point ce bel éploré qui est à moi, et qui est de moi, puisqu'enfin je vois tout ce qu'il est, car je suis connaissance de toute chose, et que l’on ne peut souffrir que pour en ignorer quelque’une ?
« Ô mon étonnement, disait-il, Tête charmante et triste, il y a donc autre chose que la lumière ? »
Et il s'interrogeait dans l'univers de sa substance spirituelle merveilleusement pure, où toutes les idées vivaient également distantes entre elles et de lui-même, et dans une telle perfection de leur harmonie et promptitude de leurs correspondances, qu'on eût dit qu'il eût pu s'évanouir, et le système, étincelant comme un diadème, de leur nécessité simultanée subsister par soi seul dans sa sublime plénitude.
Et pendant une éternité, il ne cessa de connaître et de ne pas comprendre.
Mai 1945.