试译耶麦诗三首:《我去果园......》《圣枝主日......》《每个礼拜天......》(原文附后)
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耶麦,油画,Blanche Jacques Emile画于1917年 |
我去果园......
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我去果园徜徉,覆盆子迎着太阳
在蜜蜂飞舞的青空下歌唱。
我追述的是我青春的时光。
我在山区里生,大山旁养。
至今我内心仍念念不忘
那雪花飞扬,寒涧奔淌,
断崖前,猛禽在醉人的
天空翱翔,山风抽打着
雪花流水,溅沫飞霜。
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是的,我觉得自己像高山一样。
日增的是我龙胆草颜色的忧伤。
记得家族里有天真的植物学者,
他们在酷热的晌午时光,
带着昆虫绿的盒子,
没入树影荫凉,
收集珍贵的标本珍藏,
绝不会与奇幻巴格达的魔术师
去交换古老的宝藏,
那儿,催眠的喷泉清凉。
我的爱,似彩虹般温情,
四月的雨后,太阳歌唱。
我缘何这样生活?......莫非
我为大山而生,在白羊
遍野的山上,羊鞭在手,
成长于祥瑞降临的辰光?
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1897年
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J’allais dans le verger......
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J’allais dans le verger où les framboises au soleil
chantent sous l’azur à cause des mouches à miel.
C’est d’un âge très jeune que je vous parle.
Près des montagnes je suis né, près des montagnes.
Et je sens bien maintenant que dans mon âme
il y a de la neige, des torrents couleur de givre
et de grands pics cassés où il y a des oiseaux
de proie qui planent dans un air qui rend ivre,
dans un vent qui fouette les neiges et les eaux.
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Oui, je sens bien que je suis comme les montagnes.
Ma tristesse a la couleur des gentianes qui y croissent.
Je dus avoir, dans ma famille, des herborisateurs
naïfs, avec des boîtes couleur d’insecte vert,
qui, par les après-midi d’horrible chaleur,
s’enfonçaient dans l’ombre glacée des forêts,
à la recherche d’échantillons précieux
qu’ils n’eussent point échangés pour les vieux
trésors des magiciens des Bagdads merveilleuses
où les jets d’eau ont des fraîcheurs endormeuses.
Mon amour a la tendresse d’un arc-en-ciel
après une pluie d’avril où chante le soleil.
Pourquoi ai-je l’existence que j’ai ?... N’étais-je fait
pour vivre sur les sommets, dans l’éparpillement
de neige des troupeaux, avec un haut bâton,
à l’heure où on est grandi par la paix du jour qui tombe ?
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1897.
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圣枝主日......
——致保尔•拉封
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在圣枝
主日......
白色小村庄,
小榆树,
接骨木,
芦苇荡,
纺锤,
家畜,
万物沉入梦乡,
像小鸟
一样。
-
树影下,
潺潺流水
沉入主日的
冥想。
-
哦,卢梭!
哪儿
有芦笛的
鸣响?
-
开满鲜花的
牧场,
是清一色的
羔羊。
-
早上
我伴着
乡村邮递员
沿着篱笆墙......
-
钟声响彻四方,
所有的钟
似雨中水滴般
悠扬。
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我心花怒放,
魂灵
匍匐着,
忐忑而安详,
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面向黑黝黝的
高地,
山坡上
是蔚蓝的天光。
-
白云飘荡,
天清气朗,
却似孕育着
雨骤风狂。
-
我们在
雨后坑洼的
小径上
徜徉。
-
茅屋的墙
沟壑纵横,
石子儿、蕨草和
常青藤爬满墙上。
-
现在我要祈祷,
主呵,我的主,
面向蓝色的穹苍,
一只麻雀在歌唱。
-
1897年4月
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Dimanche des Rameaux......
À Paul Lafond.
-
Dimanche
des Rameaux...
Les blancs hameaux,
les ormeaux,
les sureaux,
les roseaux,
les fuseaux,
les bestiaux
s’endorment
comme
des oiseaux.
-
À l’ombre des feuilles,
les eaux lentes
se recueillent
dimanchement.
-
Ô Rousseau !
Où sont
les sons
des chalumeaux ?
-
Les moutons
sur les prairies
fleuries
sont monotones.
-
J’ai accompagné
le long des haies
matinales
le facteur rural...
-
Les cloches sonnaient larges
et toutes,
comme des gouttes
d’orage.
-
Mon cœur fleurissait
et je prosternais
mon âme
inquiète et calme
-
vers les noires
éminences
des coteaux sur
qui est l’azur.
-
Les nuages blancs,
malgré le beau temps,
semblaient lourds
d’eau d’ouragan.
-
Nous sommes allés
dans les allées
creusées par les
ondées.
-
Les murs des chaumières
avaient des éviers
de pierre,
de fougères et de lierre.
-
Maintenant je prie,
ô mon Dieu, mon Dieu,
devant le ciel bleu
où un moineau crie.
-
1897.
-
每个礼拜天......
-
每个礼拜天,树林都在晚祷。
人们会在山毛榉下跳舞吗?
我不知道......那我知道什么呢?
窗沿下飘落一片树叶......
这就是我知道的一切......
-
教堂。人们在歌唱。是个少妇。
这农妇唱了歌,就像节日。
蓝天中,微风涌动,
人们会在山毛榉下跳舞吗?
我不知道,不知道。
-
我的心充满忧愁和温情,
人们会在山毛榉下跳舞吗?
可你知道,每个礼拜天,树林都在晚祷。
-
想想这些,难道就是诗人?
我不知道。那我知道什么呢?
难道我看到了?难道我在梦想?
-
呵!阳光和这只善良、温柔又忧愁的狗......
对那年轻的农妇,
我说:您唱得真好......
-
人们会在山毛榉下跳舞吗?
我想要做,要做那个人,
就像树上的浆果,
一任他的忧愁
缓缓地飘落,那忧愁
就仿佛晚祷的树林。
-
Les dimanches……
-
Les dimanches, les bois sont aux vêpres.
Dansera-t-on sous les hêtres ?
Je ne sais... Qu’est-ce que je sais ?
Une feuille tombe de la croisée...
C’est tout ce que je sais ..
-
L’église. On chante. Une poule.
La paysanne a chanté, c’est la fête.
Le vent dans l’azur se roule.
Dansera-t-on sous les hêtres ?
Je ne sais pas. Je ne sais.
-
Mon cœur est triste et doux
Dansera-t-on sous les hêtres ?
Mais tu sais bien que, les dimanches, les bois sont aux vêpres.
-
Penser cela, est-ce être poète ?
Je ne sais pas. Qu’est-ce que je sais ?
Est-ce que je vis ? Est-ce que je rêve ?
-
Oh ! ce soleil et ce bon, doux, triste chien...
Et la petite paysanne
à qui j’ai dit : vous chantez bien...
-
Dansera-t-elle sous les hêtres ?
Je voudrais être, voudrais être
celui qui lentement laisse tomber,
comme un arbre ses baies,
ca tristesse pareille, sa tristesse
pareille aux bois qui sont aux vêpres.
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