译诗练习· 致亨利·珀塞尔 | 雅各泰 | Antoine ·译

致亨利·珀塞尔
1.
听:我们混乱不安的声音
怎么能和星辰
为伍?
借助他艺术的青春魅力
声音顺着玻璃阶梯
爬上了高空
2.
他使我们听到了羔羊经过
在神圣之夏的灰尘中拥挤着
我们却从未饮过她的奶水
夜晚,他把羊群汇集在羊舍
在那里,石头中间燃烧着麦秸。
声障重又关上:
这些安详的草永远新鲜
3.
不要以为,就像看起来那样
他操着柏木和象牙的乐器:
他手里持着的
是天琴
织女星是它的蓝色钥匙
在他的光明面前
我们连影子都不再有
4.
想象你倾听夜晚的时候
听觉所能听到的
非常缓慢的
水晶的雪
5.
想象一颗彗星
几个世纪之后
从死亡的国返回
今夜,又穿过我们的国
播撒着同样的种子…
6.
无疑,旅者们这次
通过了最后一扇门:
他们看着天鹅座
在他们下方闪烁
7.
我倾听你的时候
一支蜡烛的倒影
在镜子里颤抖
就像水编成的
一团火苗
难道说,这个声音不也是
另一个更真实的声音的回声?
他是否能听到,那个在刽子手
总是过分缓慢的双手之间
挣扎的声音?
我,我也能听到吗?
要是,他们在我们的上方
他们四月的树丛之间交谈。
8.
你坐在
竖琴高高立起的弦网前。
无形中,我还是认出了你
超自然溪流的织工。
译注:本诗探讨的是珀塞尔的音乐和星象的关系。法语中里拉竖琴和天琴座是同一个单词,在本诗中,雅各泰有意将两者并置,凸显珀塞尔音乐所给他带来的超脱于“地表”的,无限上升直至星际宇宙的宏观感受。另外,这首诗里多次出现雅各泰惯用的意象和修辞,如声音、光明、倾听、“真实的声音”、种子等等。总体来说,雅各泰依旧是通过他的诗歌来尝试倾听那个隐秘在艺术和世界中的“真实的声音”,揭开那个盖在“神秘真理”上的面纱。也许那个真实很近,就在我们的日常生活中,但这并不意味着不费吹灰之力就能看到它、听到它,因为我们的眼睛被太多的假象蒙蔽了,耳朵被太多的噪音堵塞了,我们需要付出努力,擦亮双眼,清洁耳朵,有时还要借助艺术作品的启发,去“接近”真实。当然,雅各泰决不会说“掌握真理”,因为如果能与之接近,就已经是无上的幸福了。
另外,这首诗也出现了雅各泰很关心的主题:死亡。大概不能跨越的死亡,也是使我们永远无法真正接近真实的一大阻碍。而我们的声音,最多也只能是那个“在刽子手总是过分缓慢的双手之间挣扎的声音”。
法语原文:
À Henry Purcell
1)
Écoute : comment se peut-il
que notre voix troublée se mêle ainsi
aux étoiles ?
Il lui a fait gravir le ciel
sur des degrés de verre
par la grâce juvénile de son art.
2)
Il nous a fait entendre le passage des brebis
qui se pressent dans la poussière de l'été céleste
et dont nous n'avons jamais bu le lait.
Il les a rassemblées dans la bergerie nocturne
où de la paille brille entre les pierres.
La barrière sonore est refermée :
fraîcheur de ces paisibles herbes à jamais.
3)
Ne croyez pas qu'il touche un instrument
de cyprès et d'ivoire comme il semble :
ce qu'il tient dans les mains
est cette Lyre
à laquelle Véga sert de clef bleue.
À sa clarté,
nous ne faisons plus d'ombre.
4)
Songe à ce que serait pour ton ouïe,
toi qui es à l'écoute de la nuit,
une très lente neige
de cristal.
5)
On imagine une comète
qui reviendrait après des siècles
du royaume des morts
et, cette nuit, traverserait le nôtre
en y semant les mêmes graines...
6)
Nul doute, cette fois les voyageurs
ont passé la dernière porte :
ils voient le Cygne scintiller
au-dessous d'eux.
7)
Pendant que je t'écoute,
le reflet d'une bougie
tremble dans le miroir
comme une flamme tressée
à de l'eau.
Cette voix aussi, n'est-elle pas l'écho
d'une autre, plus réelle ?
Va-t-il l'entendre, celui qui se débat
entre les mains toujours trop lentes
du bourreau ?
L'entendrai-je, moi ?
Si jamais ils parlent au-dessus de nous
entre les arbres constellés de leur avril.
8)
Tu es assis
devant le métier haut dressé de cette harpe.
Même invisible, je t'ai reconnu,
tisserand des ruisseaux surnaturels.