西方对于喀什噶尔老城工程的看法
Joyau du patrimoine ouïgour, le cœur historique de cette cité mythique est déjà en partie détruit, au nom d'une modernisation clinquante et standardisée. Le désastre est en voie d'achèvement.
À l'ombre des murs de terre de la vieille ville de Kachgar, on trouve que le drame du Sichuan a bon dos. C'est notamment en réaction au terrible séisme de mai 2008, pour protéger la population d'un pareil drame, que les autorités de l'oasis mythique de la route de la soie affirment aujourd'hui vouloir «moderniser» les vieux quartiers de l'antique cité. Autrement dit, passer au bulldozer un joyau d'architecture musulmane enchâssé aux confins de l'Asie centrale et du monde chinois.
En plusieurs points de la vieille ville, les engins sont déjà à leur fièvre destructrice. Des pâtés de maisons ont été arasés et l'on peut voir le signe «à détruire» sur bien des maisons. Ici et là, on peut aussi consulter de grands panneaux décrivant les futurs programmes immobiliers. Comme d'habitude, les autorités locales affirment que les constructions s'inspireront de l'ancienne architecture islamique, respecteront la culture ouïgoure. Avec des maisons à deux étages, mais aussi de petits immeubles, des ruelles élargies en grandes rues d'au moins 6 mètres de large, «pour laisser passer les camions de pompiers et les secours». Plus rien à voir avec ce brouillon et paisible dédale de ruelles, souvent étroites, parfois couvertes, toujours parsemées de magnifiques portes de bois qui ouvrent sur des cours fraîches et colorées. La «nouvelle vieille ville» sera dévêtue de tout son charme, oscillera entre le lotissement pseudo-traditionnel et le parc d'attractions.
Le massacre de cette ville oasis célébrée par Ella Maillart, Peter Fleming et bien d'autres nobles voyageurs, a, il est vrai, déjà commencé depuis longtemps. Le voyageur qui passait à Kachgar en 1997 pouvait goûter les abords de la vieille mosquée Aïd Kah, se reposer sur une petite placette ombragée d'où s'égayaient les fiévreuses ruelles du bazar. En lieu et place aujourd'hui, une gigantesque esplanade où un immense écran plasma débite des niaiseries, et des bâtiments au kitsch affligeant.
De l'argent ou un appartement en banlieue
Avec les travaux entamés à la fin des années 1990, plus de la moitié de la vieille ville a déjà été détruite. Elle ne s'étend plus que sur 4,5 km2, contre 10 km2 il y a trente ans. Le désastre est en bonne voie d'être parachevé. Le nouveau plan, de 450 millions de dollars, a été approuvé il y a quelques mois. Il prévoit de déménager 50 000 habitants de la vieille ville - sur quelque 200 000 - de «logements insalubres et surpeuplés» vers des lotissements neufs.
Une femme d'une cinquantaine d'années se désole de ce style de vie bousculé. «Dans nos cours intérieures, les femmes peuvent faire ce qu'elles veulent, ce qui sera moins le cas au pied d'un immeuble, dit-elle, et c'est important aussi pour nous de pouvoir élever un ou deux animaux.» Malgré ces réticences, beaucoup partiront, car il faut reconnaître que, cette fois-ci, les autorités font plutôt bien les choses côté compensations. Les propriétaires de la vieille ville ont le choix entre de l'argent et un nouvel appartement en banlieue. «Cela me fend le cœur de partir, avoue un artisan, mais on me propose une surface plus grande, et le mètre carré de ma vieille maison vaut entre 1500 et 1800 yuans, alors que mon futur appartement vaudra entre 2200 et 2500 yuans le mètre carré. On va y gagner beaucoup, financièrement. Alors…»
Géographe à la Beijing Normal University, le professeur Wu Dianting a conduit une étude de terrain à Kachgar et livré des propositions à la mairie. «Bien sûr, les autorités ont un légitime souci d'améliorer des conditions de vie rustiques, mais leur vision est trop radicale et il semble qu'elles n'aient pas compris la valeur réelle de la vieille ville, explique-t-il. Elles proposent des logements techniquement en pointe, mais je leur ai dit que l'architecture en terre avait une valeur inestimable et portait en elle-même la culture ouïgoure. Et qu'il ne fallait pas protéger un monument par-ci ou une maison par-là, mais un ensemble, une ambiance, un style de vie.» L'universitaire craint que la poule aux œufs d'or touristique ne soit tuée.
观点有三:
1 拆迁后喀什噶尔老城能否保持原貌 值得怀疑
2 拆迁对于本地维吾尔人的生活带来了诸多负面影响
3 改造之后会造成外来汉人文化对于本土维吾尔文化的挤压
À l'ombre des murs de terre de la vieille ville de Kachgar, on trouve que le drame du Sichuan a bon dos. C'est notamment en réaction au terrible séisme de mai 2008, pour protéger la population d'un pareil drame, que les autorités de l'oasis mythique de la route de la soie affirment aujourd'hui vouloir «moderniser» les vieux quartiers de l'antique cité. Autrement dit, passer au bulldozer un joyau d'architecture musulmane enchâssé aux confins de l'Asie centrale et du monde chinois.
En plusieurs points de la vieille ville, les engins sont déjà à leur fièvre destructrice. Des pâtés de maisons ont été arasés et l'on peut voir le signe «à détruire» sur bien des maisons. Ici et là, on peut aussi consulter de grands panneaux décrivant les futurs programmes immobiliers. Comme d'habitude, les autorités locales affirment que les constructions s'inspireront de l'ancienne architecture islamique, respecteront la culture ouïgoure. Avec des maisons à deux étages, mais aussi de petits immeubles, des ruelles élargies en grandes rues d'au moins 6 mètres de large, «pour laisser passer les camions de pompiers et les secours». Plus rien à voir avec ce brouillon et paisible dédale de ruelles, souvent étroites, parfois couvertes, toujours parsemées de magnifiques portes de bois qui ouvrent sur des cours fraîches et colorées. La «nouvelle vieille ville» sera dévêtue de tout son charme, oscillera entre le lotissement pseudo-traditionnel et le parc d'attractions.
Le massacre de cette ville oasis célébrée par Ella Maillart, Peter Fleming et bien d'autres nobles voyageurs, a, il est vrai, déjà commencé depuis longtemps. Le voyageur qui passait à Kachgar en 1997 pouvait goûter les abords de la vieille mosquée Aïd Kah, se reposer sur une petite placette ombragée d'où s'égayaient les fiévreuses ruelles du bazar. En lieu et place aujourd'hui, une gigantesque esplanade où un immense écran plasma débite des niaiseries, et des bâtiments au kitsch affligeant.
De l'argent ou un appartement en banlieue
Avec les travaux entamés à la fin des années 1990, plus de la moitié de la vieille ville a déjà été détruite. Elle ne s'étend plus que sur 4,5 km2, contre 10 km2 il y a trente ans. Le désastre est en bonne voie d'être parachevé. Le nouveau plan, de 450 millions de dollars, a été approuvé il y a quelques mois. Il prévoit de déménager 50 000 habitants de la vieille ville - sur quelque 200 000 - de «logements insalubres et surpeuplés» vers des lotissements neufs.
Une femme d'une cinquantaine d'années se désole de ce style de vie bousculé. «Dans nos cours intérieures, les femmes peuvent faire ce qu'elles veulent, ce qui sera moins le cas au pied d'un immeuble, dit-elle, et c'est important aussi pour nous de pouvoir élever un ou deux animaux.» Malgré ces réticences, beaucoup partiront, car il faut reconnaître que, cette fois-ci, les autorités font plutôt bien les choses côté compensations. Les propriétaires de la vieille ville ont le choix entre de l'argent et un nouvel appartement en banlieue. «Cela me fend le cœur de partir, avoue un artisan, mais on me propose une surface plus grande, et le mètre carré de ma vieille maison vaut entre 1500 et 1800 yuans, alors que mon futur appartement vaudra entre 2200 et 2500 yuans le mètre carré. On va y gagner beaucoup, financièrement. Alors…»
Géographe à la Beijing Normal University, le professeur Wu Dianting a conduit une étude de terrain à Kachgar et livré des propositions à la mairie. «Bien sûr, les autorités ont un légitime souci d'améliorer des conditions de vie rustiques, mais leur vision est trop radicale et il semble qu'elles n'aient pas compris la valeur réelle de la vieille ville, explique-t-il. Elles proposent des logements techniquement en pointe, mais je leur ai dit que l'architecture en terre avait une valeur inestimable et portait en elle-même la culture ouïgoure. Et qu'il ne fallait pas protéger un monument par-ci ou une maison par-là, mais un ensemble, une ambiance, un style de vie.» L'universitaire craint que la poule aux œufs d'or touristique ne soit tuée.
观点有三:
1 拆迁后喀什噶尔老城能否保持原貌 值得怀疑
2 拆迁对于本地维吾尔人的生活带来了诸多负面影响
3 改造之后会造成外来汉人文化对于本土维吾尔文化的挤压
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《纽约时报》文章http://www.nytimes.com/2009/05/28/world/asia/28kashgar.html?_r=1
豆瓣上的讨论https://www.douban.com/note/34861831/